Atelier à distance « Autisme et Langage »

Les inscriptions pour la session d’hiver de l’atelier sont ouvertes !

Apprendre Avec Autisme lance un nouvel atelier en distanciel sur la mise en place du langage et l’émancipation de la communication dans le cadre de l’autisme. Cet atelier est avant tout adressé aux parents, mais convient parfaitement également aux besoins des autres accompagnants, qu’iels soient assistant.es d’éducation, enseignant.es, éducateur.rices ou praticien.nes.

L’altération du langage et de la communication est un point majeur des manifestations de l’autisme, théorisée par Lorna Wing dès les années 1980. Cette manifestation est, comme pour bien des aspects dans l’autisme, spectrale. Ainsi, si certains individus ont un langage fluide et élaboré, mais font preuve d’une communication émettrice et réceptive alternative par rapport à celle de leurs congénères, d’autres individus ne mettront jamais en place un langage oral construit. C’est ce qu’on appelle communément l’autisme non-verbal, assez médiatisé, et stigmatisant pour les individus. Si nous ne sommes pas en mesure d’expliquer pourquoi certaines personnes ne mettront pas en place le langage oral, il existe en revanche de nombreuses méthodes destinées à stimuler la pensée verbale et la volonté de communiquer avec autrui avec un langage verbal. Plus encore, il n’existe pas d’âge rédhibitoire pour l’émergence du langage, même si, comme pour tout ce qui concerne l’autisme, une adaptation la plus précoce est la plus bénéfique. Tout travail dans ce sens est donc toujours utile.

Durant cet atelier, décomposé en 3 parties, nous présenterons des éléments théoriques et des exercices adaptés à un accompagnement à domicile ou à l’extérieur. Notre première volonté est d’apporter des solutions aux parents d’enfants non-verbaux, peu verbaux, ou dont le langage est en cours d’émergence (cette énumération correspond d’une certaine manière à la succession des trois ateliers). En effet, ces parents dépendent de la prise en charge en logopédie / orthophonie de leur enfant, le plus souvent à raison d’une heure par semaine maximum, c’est pourquoi ils aimeraient en faire plus. En effet, plus l’enfant est soumis aux bonnes stimulations et de la façon la plus précoce possible, plus les résultats sont prégnants. C’est pourquoi nous tenons à préciser que la participation à cet atelier ne nécessite pas de prérequis particulier, et implique l’acquisition d’outils simples et bon-marché, tout le monde peut participer.

La session d’hiver de l’atelier « Autisme et Langage » aura lieu aux dates suivantes (retrouvez les liens pour vous inscrire en suivant) :

En fonction de vos zones d’intérêt et de vos besoins, vous pouvez participer soit à un seul atelier au choix (tarif accès simple), soit aux 3 ateliers, auquel cas vous bénéficiez d’un tarif réduit (tarif accès complet). Si vous n’êtes pas disponible sur les horaires indiqués, vous pouvez néanmoins vous inscrire à la session globale, et réserver par la suite une place à la prochaine session pour les ateliers que vous avez manqués (les horaires varieront d’une session à l’autre pour satisfaire tout le monde).

La prochaine session aura lieu au printemps.

Lors de ce premier atelier intitulé « Stimuler l’écoute et les autres sens », nous axerons notre travail sur l’éveil multisensoriel et la mise en synchronicité des sens, et avec la pensée, c’est-à-dire dans un travail de l’externe vers l’interne de l’individu, afin de stimuler la communication réceptive. Ce sera un moment ludique, convivial, où nous échangerons en petit groupe et en confiance afin que vous trouviez VOS solutions.

Vous pouvez d’ores et déjà poser vos questions et les points que vous voudriez voir traités lors de votre inscription.

Nous nous réjouissons de vous compter parmi nous !

La citrouille bleue

Faisons ensemble en sorte qu’Halloween 2021 soit autist-friendly.

Nous pouvons tous nous adapter afin que les enfants autistes profitent d’Halloween comme tous les autres enfants.

Pour cela, nous pouvons par exemple afficher une citrouille bleue. Cela veut dire que nous savons qu’il y aura des enfants avec autisme (tous les autres handicaps invisibles sont concernés) et que nous nous adaptons.

Vous trouverez ci-dessous le garabit de la citrouille bleue, à imprimer et à afficher à votre porte.

En affichant cette citrouille, vous manifestez ostensiblement votre volonté de rendre le moment agréable pour un.e autiste. Ainsi, vous vous engagez envers lui et ses parents à :
🎃 Ne pas réprimander l’enfant s’il ne vous remercie pas
🎃 Ne pas réprimander l’enfant s’il essaie de prendre tous les bonbons dans votre saladier
🎃 Ne pas insister si l’enfant ne vous regarde pas dans les yeux
🎃 Ne pas insister pour engager la conversation si l’enfant ne vous répond pas
🎃 Ne pas lui créer de frayeur en ouvrant la porte : hurler « BOUH » et autres subtilités qui pourraient lui faire passer le goût de fêter Halloween pendant des années
🎃 Ne pas relever s’il montre des signes d’anxiété
🎃 Ne pas relever si l’enfant vous semble un peu grand pour célébrer Halloween
🎃 Ne pas faire de remarque si son déguisement est simple, sans maquillage, juste un accessoire. C’est peut-être juste ce qu’il peut supporter sensoriellement à son stade de développement.

Rassurer les parents et les enfants sur le fait qu’à votre porte, tout se passera bien, est très important. Cela leur permet de se concentrer sur la fête, et de lâcher, au moins pendant quelques minutes, l’anticipation perpétuelle dans laquelle ils sont forcés d’être.

Afficher une citrouille bleue n’est pas stigmatisant pour les enfants, c’est votre démarche générale et cela préserve l’illusion pour que les enfants puissent en profiter, en restant juste des enfants.

Vous accompagnez un enfant autiste durant Halloween ? Retrouvez nos conseils pour l’aider à passer la meilleure fête possible, depuis le déguisement jusqu’au repas !

Halloween quand on est autiste

Halloween c’est bientôt. Comme toutes les fêtes, il est légitime que les enfants autistes eux aussi en profitent. Cela demande quelques aménagements pour s’adapter à leurs spécificités et leur stade de développement.

Tout d’abord, il faut choisir le déguisement. Si c’est la 1e fois de votre enfant, prévoyez quelque chose de simple, comme un accessoire, un chapeau par exemple. Peut-être ne supporte-t-il rien sur la tête, auquel cas prévoyez plutôt un vêtement, un sur-vêtement. Sinon, vous pouvez voir à plus complexe, maquillage, etc. Dans tous les cas, préférez ce qui lui est confortable, inutile de rajouter une gêne sensorielle aux autres difficultés, ce serait le bonbon sur la citrouille (au moins, j’aurai essayé). Faites des répétitions, testez ensemble à l’avance, devant le miroir, pour qu’il s’approprie son image. Evitez ce qui est trop effrayant. Expliquez lui aussi que les autres seront déguisés. Si vous connaissez à l’avance les déguisements des autres, dites-les lui, si possible en faisant correspondre des photos portrait avec des visuels piochés sur internet. Ne pas reconnaître ses proches peut être, associée à l’ambiance naturellement sinistre et inquiétante d’Halloween, une immense source d’angoisse menant à une crise (n’oubliez pas qu’un autiste vous reconnait grâce à l’image interne qu’il s’est fait de vous, tout changement d’apparence ou de contexte est conséquence de « méreconnaissance »).

Maintenant, la collecte des bonbons. L’effervescence des autres enfants sera forcément perturbante. Mais ça l’excitera aussi. Expliquez-lui à l’avance comment ça va se passer. Pour cela, utilisez le séquencier picto à télécharger ci-dessous, créé par Les Pictogrammes (avis spécial Suisse, le séquencier existe dans les autres langues nationales, demandez-le moi). Accompagnez-le pour éviter les incompréhensions éventuelles avec les inconnus (du type je ne dis pas merci et l’adulte se fâche, ou j’essaie de tout prendre et l’adulte se fâche, etc). N’hésitez pas à faire court, il vaut mieux un petit moment réussi qu’une soirée qui vire au drame.

Halloween, c’est aussi des recettes, une occasion formidable de préparer ça ensemble, en veillant à ce que ça soit ludique et accessible : petits os en pate pizza, biscuits en forme de citrouille… Et s’il n’est pas encore prêt à cuisiner, utilisez-le comme cobaye et faites-lui goûter les préparations, en respectant ses spécificités gustatives.

Si vous faites la fête après, laissez-le.la s’isoler si besoin du bruit et du mouvement. Il en a besoin, il a déjà fait beaucoup d’efforts.

Les parents, on idéalise souvent les fêtes, et c’est nous que nous décevons en 1er si nous plaçons la barre trop haut, en tenant l’autisme responsable. Mais plus votre enfant grandira, plus vos fêtes ressembleront à vos rêves, soyez patient.e. Privilégiez ce qui est concret, palpable dans la fête, le reste suivra.

Enfin, dernier conseil, les autistes, particulièrement les Asperger, ont quand même un rapport tout particulier avec la mort. Prévoyez de prendre du temps, avant ou après Halloween et la Toussaint, pour aborder ces questions tranquillement, répondre à leurs interrogations, les rassurer.

Vous voulez rendre Halloween inclusif pour les autres enfants autistes ? Affichez votre citrouille bleue ! Bien sûr, cette démarche est générale, et vous pouvez avoir des bonbons sans gélatine pour les musulmans, des friandises sans sucre pour les diabétiques, etc. L’inclusion, c’est une volonté d’accueil de l’autre !

Se préparer seul.e le matin

On le sait, l’acquisition d’un nouveau savoir-faire est l’extrémité opposée du vecteur par rapport au gain de temps. Mais on peut quand même concilier les deux extrêmes.

La gestion du temps le matin, c’est compliqué pour tous les parents. Chacun fait face comme il peut. Il y a ceux qui se lèvent 3 heures plus tôt pour être large et faire tout en douceur, il y a ceux qui répartissent et chronomètrent les taches mieux que des militaires, il y a ceux qui font tout eux-mêmes en vitesse et n’ont jamais 1mn pour eux… Mais ce qui est vrai pour tout le monde, c’est que c’est un moment qui est précieux dans une famille, un moment de complicité dans l’intimité d’après-nuit, mais qui peut vite monter en pression.

Je me rappelle avec bonheur tous ces matins de maternelle et de primaire où mon père m’a réveillée en douceur, m’a habillée d’une belle robe, m’a envoyée dans la chambre parentale rejoindre ma mère pendant qu’il faisait chauffer l’eau pour le petit-déjeuner. Là, je réveillais ma mère qui s’asseyait sur le bord de son lit, me coiffait, le plus souvent d’une tresse, et me souhaitait une bonne journée. Puis je descendais rejoindre mon père autour d’une table de petit-déjeuner prête depuis la veille et débordant de choix. J’étais prête pour l’arrivée du ramassage scolaire, et je saluais mon père par la fenêtre jusqu’à le perdre de vue.

Nous avons déjà discuté du besoin de générer des contextes répétés pour qu’un enfant autiste acquière son autonomie, apprentissage qui dans l’ensemble sera plus lent pour lui. C’est un cadeau que nous lui faisons pour le futur, même si c’est un investissement lourd en temps et en énergie au début.

Etre attentif à l’acquisition de l’autonomie ne doit pas se faire au détriment de la stabilité émotionnelle et de la sérénité des enfants. Déjà parce qu’on voudrait tous garder des bons souvenirs de ces moments – avouons qu’on a des boules d’émotions et de sensibilité à la maison qui méritent de se construire sur des images émotionnelles positives fortes. Ensuite parce que la qualité de la journée est inversement proportionnelle à la quantité de reproches qu’on s’est faits le matin. Enfin parce que pour des enfants autistes, c’est scientifique, matin + stress = crise autistique presque assurée. J’ai connu mieux pour démarrer.

J’ai créé ce séquencier l’an dernier. Nous étions à une période où mon fils savait déjà s’habiller tout seul, si nonobstant je lui avais fait une pile au bout du lit, et que je lui répétais toutes les deux minutes « Chéri ! Habille-toi, c’est pas l’heure de jouer » (Il a été un grand maître pour moi question harcèlement). Par contre, il n’avait pas encore du tout acquis la vision globale relative au départ, au changement de lieu et d’activité, à la transition dedans-dehors, et adoptait encore une posture très attentiste concernant la gestion du temps. Nous étions entre deux eaux donc. Il était nécessaire de trouver un support pour nous aider à ne pas être en retard (et en colère) tous les jours – confidence pour confidence, je fais partie des parents qui grignotent toujours un rab de temps, même une heure de rab je la mets à profit pour être à la bourre. D’autant que si nous arrivions effectivement après que ça ait sonné, mon fils, en bon petit perfectionniste, s’en infligeait toute la responsabilité et était en pleurs. Juste avant de commencer son round de collectivité pour toute la journée, glop. Vous vous doutez l’état de culpabilité dans lequel j’étais, moi l’hyperémotive.

Je vous présente son fonctionnement : non seulement c’est un récapitulatif des choses à enfiler dans le bon ordre (parce que le cartable qu’il faut enlever pour mettre le manteau puis renfiler, ce n’est pas l’efficacité ultime), mais j’y ai aussi inclus le choix par rapport au temps qu’il fait dehors (encore une fois, l’enfant en chaussures fines alors qu’il pleut et qui pleure à cause du contact avec l’eau, on peut faire mieux). Ca aura d’ailleurs servi de pense-bête à Maman, elle qui a troqué le 25°C toute l’année pour le 100 jours de pluie par an, et qui n’a pas encore développé tous ses réflexes.

Même s’il est toujours au mur, nous n’utilisons plus ce séquencier cette année. Et, depuis 1 mois je dirais, mon fils est prêt 15mn avant le départ, avec toutes ses affaires sur le dos, en train d’attendre sagement devant la porte, chevauchant sa trot’, me lançant toutes les quelques minutes si jamais « Maman, est-ce que tu es prête ? » pendant que je finis de me maquiller.

On peut conclure que ce support a parfaitement fait son office, et qu’il mérite de travailler pour vous maintenant.

Pour rappel, c’est un exemple, il correspondait à nos besoins. Téléchargez-le et utilisez-le tel quel s’il vous convient, mais n’hésitez pas à l’adapter aux difficultés que rencontre votre enfant, et à vos routines, ou encore à introduire un choix atteignable pour votre enfant (par exemple, peut-être vous alternez les moyens de déplacement ?).

Voici le lien pour télécharger le fichier :

Et vous ? C’est quoi vos astuces pour des matins paisibles ?