Halloween c’est bientôt. Comme toutes les fêtes, il est légitime que les enfants autistes eux aussi en profitent. Cela demande quelques aménagements pour s’adapter à leurs spécificités et leur stade de développement.
Tout d’abord, il faut choisir le déguisement. Si c’est la 1e fois de votre enfant, prévoyez quelque chose de simple, comme un accessoire, un chapeau par exemple. Peut-être ne supporte-t-il rien sur la tête, auquel cas prévoyez plutôt un vêtement, un sur-vêtement. Sinon, vous pouvez voir à plus complexe, maquillage, etc. Dans tous les cas, préférez ce qui lui est confortable, inutile de rajouter une gêne sensorielle aux autres difficultés, ce serait le bonbon sur la citrouille (au moins, j’aurai essayé). Faites des répétitions, testez ensemble à l’avance, devant le miroir, pour qu’il s’approprie son image. Evitez ce qui est trop effrayant. Expliquez lui aussi que les autres seront déguisés. Si vous connaissez à l’avance les déguisements des autres, dites-les lui, si possible en faisant correspondre des photos portrait avec des visuels piochés sur internet. Ne pas reconnaître ses proches peut être, associée à l’ambiance naturellement sinistre et inquiétante d’Halloween, une immense source d’angoisse menant à une crise (n’oubliez pas qu’un autiste vous reconnait grâce à l’image interne qu’il s’est fait de vous, tout changement d’apparence ou de contexte est conséquence de “méreconnaissance”).
Maintenant, la collecte des bonbons. L’effervescence des autres enfants sera forcément perturbante. Mais ça l’excitera aussi. Expliquez-lui à l’avance comment ça va se passer. Pour cela, utilisez le séquencier picto à télécharger ci-dessous, créé par Les Pictogrammes (avis spécial Suisse, le séquencier existe dans les autres langues nationales, demandez-le moi). Accompagnez-le pour éviter les incompréhensions éventuelles avec les inconnus (du type je ne dis pas merci et l’adulte se fâche, ou j’essaie de tout prendre et l’adulte se fâche, etc). N’hésitez pas à faire court, il vaut mieux un petit moment réussi qu’une soirée qui vire au drame.
Halloween, c’est aussi des recettes, une occasion formidable de préparer ça ensemble, en veillant à ce que ça soit ludique et accessible : petits os en pate pizza, biscuits en forme de citrouille… Et s’il n’est pas encore prêt à cuisiner, utilisez-le comme cobaye et faites-lui goûter les préparations, en respectant ses spécificités gustatives.
Si vous faites la fête après, laissez-le.la s’isoler si besoin du bruit et du mouvement. Il en a besoin, il a déjà fait beaucoup d’efforts.
Les parents, on idéalise souvent les fêtes, et c’est nous que nous décevons en 1er si nous plaçons la barre trop haut, en tenant l’autisme responsable. Mais plus votre enfant grandira, plus vos fêtes ressembleront à vos rêves, soyez patient.e. Privilégiez ce qui est concret, palpable dans la fête, le reste suivra.
Enfin, dernier conseil, les autistes, particulièrement les Asperger, ont quand même un rapport tout particulier avec la mort. Prévoyez de prendre du temps, avant ou après Halloween et la Toussaint, pour aborder ces questions tranquillement, répondre à leurs interrogations, les rassurer.

Vous voulez rendre Halloween inclusif pour les autres enfants autistes ? Affichez votre citrouille bleue ! Bien sûr, cette démarche est générale, et vous pouvez avoir des bonbons sans gélatine pour les musulmans, des friandises sans sucre pour les diabétiques, etc. L’inclusion, c’est une volonté d’accueil de l’autre !