
Ahkas et Siliam
Tout part d’une envie viscérale le 2 avril 2021, Journée Mondiale de l’Autisme, celle d’une mère de sortir enfin du placard. Ne plus accepter de se conformer à un rôle de victime dicté par l’évidente addition des complexités de vie, résolue à la discrétion, mais revendiquer la valeur ajoutée issue de la multiplicité des expériences et compétences acquises.
C’est aussi le temps des constats. Pour s’investir à la hauteur des besoins de son enfant autiste, frayer son chemin à travers les démarches, pallier au manque d’accès aux thérapies ou à l’indisponibilité des équipes, il vaut mieux disposer d’un solide bagage culturel, social, et si possible financier. “Avoir un enfant handicapé, c’est du luxe” – Samuel Le Bihan. Car devenir parent d’autiste, c’est se voir affecter du jour au lendemain, de force et sans aucun préparation, les rôles a minima d’éducateur spécialisé et de coordinateur de prise en charge. Ayant survécu à cette épreuve de force, et ayant obtenu des résultats au-delà des espérances des spécialistes eux-mêmes, il devenait évident et de plus en plus pressant moralement pour moi que tout ce que j’avais mis en place, appris, compris, construit, je devais le partager et aller à la rencontre des autres familles, et réduire cette fracture sociale, dont nos enfants sont les premiers à en pâtir.
Ahkas et Siliam, c’est aussi une communauté de papas et de mamans d’enfants avec TSA, où on peut échanger anonymement, se conseiller, s’encourager, s’apitoyer, s’exprimer. Parler, c’est déjà avancer.
Ahkas et Siliam, c’est enfin un moyen d’aller à la rencontre de celles et ceux qui ne connaissent pas encore l’autisme. En 2022, on ne peut plus se permettre de s’intéresser à l’autisme uniquement lorsqu’on y est confronté personnellement.
